Thématique   Avoir un parent-toupie
Catégorie   Relation avec les autres (parents)


Pourquoi les jeunes enfants ont-ils tant besoin de contacts privilégiés avec leurs parents ?

Pour l'enfant, le parent demeure la principale figure d'attachement et de sécurité. L'enfant a besoin de moments où il peut s'asseoir avec son parent, parler et jouer avec lui ou encore être cajolé par lui. C'est à travers ces contacts privilégiés que l'enfant se sent aimé de son parent et qu'il développe un bon sentiment de sécurité puisqu'on lui accorde de l'attention et qu'on se montre disponible pour l'aider s'il éprouve des difficultés. Ces contacts sont encore plus importants quand l'enfant est malade, fatigué ou inquiet.

Bien souvent, l'enfant est capable de solliciter positivement la présence de son parent (ex. : l'inviter à venir jouer avec lui, lui raconter sa journée, poser des questions sur ce que fait le parent). Grâce à cette sollicitation positive, l'enfant réussit souvent à obtenir ces contacts si précieux avec son parent. Mais quand l'enfant sent que son parent résiste à lui accorder de l'attention ou qu'il s'en sent incapable, il peut alors devenir anxieux, irritable, ressentir de l'ennui ou de la tristesse, avoir tendance à s'isoler ou manifester de la colère. Certains enfants auront même tendance à harceler le parent ou encore à poser des comportements inadéquats pour obtenir leur attention.

Pour le jeune enfant, il peut être difficile de comprendre tout ce qui peut empêcher son parent d'être disponible. Même si le parent lui demande d'être raisonnable en lui expliquant pourquoi il ne peut être disponible, l'enfant pressent très souvent ce refus comme une forme de non-désir, de désintérêt ou même de rejet si cela se produit souvent.

Le retour de la garderie le soir est bien souvent le moment où l'enfant est le plus affecté par le manque de disponibilité de son parent. Ce dernier arrive à la course, fatigué de sa journée de travail et refuse souvent de lui accorder de l'attention car il doit préparer le souper et aider aux devoirs des plus grands. L'enfant réagit d'autant plus mal à ce refus du parent puisqu'il est lui-même fatigué. Il peut avoir tendance à insister maladroitement car reprendre contact avec son parent après avoir été privé de lui a quelque chose de rassurant et d'apaisant pour lui.

Pour l'enfant, ce n'est pas tant la durée du contact qui importe mais le fait de sentir le désir de son parent d'être avec lui. Très souvent, quelques minutes suffisent pour apaiser l'enfant et lui donner la sécurité nécessaire pour qu'il vaque à ses propres occupations par la suite. La chose n'est pas facile toutefois pour le parent qui doit bien souvent concilier rythme rapide de la vie, exigences du travail et vie familiale. Comment y arriver ?

Vous venez de prendre Léa à la garderie et Miguel au service de garde de l'école. Tout se bouscule à l'arrivée à la maison : vous devez préparer le souper et aider aux devoirs de Miguel quand votre fille Léa insiste pour que vous la preniez dans vos bras. Vous tentez de lui faire comprendre que vous êtes trop occupé mais Léa insiste et se met à pleurer.

Comment pouvez-vous répondre au besoin de contacts privilégiés de votre enfant ?


  • Après avoir été absent, prenez le temps de reprendre contact avec votre enfant.
    Au moment du retour à la maison, reprenez contact avec votre enfant avant de vous lancer immédiatement dans les tâches domestiques. Vous pouvez lui donner une petite collation et prendre le temps de vous asseoir pour jaser avec lui ou pour vous coller tout simplement. Dix minutes peuvent suffire pour établir ce contact privilégié. Ainsi apaisé, votre enfant aura moins tendance à vous réclamer constamment par la suite.

  • Impliquez-le dans vos activités.
    Lorsqu'il n'est pas possible de prendre une pause, lors de la préparation du souper par exemple, vous pouvez quand même être en contact avec votre enfant en l'incluant dans les tâches que vous devez effectuer. Rendez ce moment agréable en l'installant sur une chaise près de vous pour qu'il vous voie travailler, en lui parlant de ce que vous faites ou encore en l'invitant à participer à la tâche s'il le désire.

  • Prenez-le temps d'être avec votre enfant, même lorsqu'il ne vous réclame pas.
    Lorsque vous êtes affairé à certaines tâches et que votre enfant joue de son côté, prenez le temps de vous arrêter et d'aller le voir dans un moment où il ne vous réclame pas. Il n'est pas nécessaire de jouer avec lui. Prenez simplement quelques instants pour vous asseoir près de lui lorsqu'il regarde la télévision ou encore observez-le jouer en vous informant sur ce qu'il fait ou en lui passant des commentaires positifs tels : « tu t'amuses bien, j'aime ça te voir jouer ou dessiner », etc. Votre enfant sera content de vous voir venir à lui et il sera peut-être moins enclin à demander votre attention à des moments où il est plus difficile pour vous d'en donner.

  • Répondez adéquatement au besoin d'attention de votre enfant.
    S'il est malade, fatigué, anxieux ou s'il s'ennuie simplement de vous, votre enfant réclamera plus fortement votre présence à ses côtés. Tout en respectant vos limites et vos activités, tentez de répondre à ce besoin. Évitez de vous sentir coupable et de compenser en offrant, par exemple, des bonbons ou des cadeaux. Les compensations matérielles n'auront jamais l'effet de votre présence affective. Le besoin de contact privilégié est un besoin fondamental pour votre enfant et ne peut pas être remplacé par des gâteries matérielles.

  • Soyez réellement disponible à votre enfant lorsque vous passez du temps avec lui.
    Prenez le temps d'être vraiment présent à votre enfant lorsque vous lui parlez ou lorsque vous jouez avec lui. Cessez de lire le journal ou arrêtez de travailler lorsque votre enfant vous parle. Prenez le temps de le regarder et de l'écouter. Si vous acceptez de faire une activité avec lui, prenez le temps de la faire entièrement, n'essayez pas de faire deux choses en même temps.







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