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 | Ce n’est plus comme avant avec mon ami | |
| Catégorie | Relation avec les autres (amis) |
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Pourquoi les enfants trouvent-ils difficile de perdre leur « meilleur » ami, de le voir moins souvent ou de devoir le partager ?
Avoir des amis, quand on a 4 ou 5 ans, c'est important. À travers ses relations d'amitié, l'enfant se sent aimé, il découvre ce que les autres apprécient de lui, il participe à toutes sortes d'expériences sociales, il sent qu'il fait partie d'un milieu plus grand que sa famille, la société. Avoir un « meilleur ami » est une expérience encore plus marquante pour l'enfant car il s'agit d'une relation privilégiée. L'enfant se trouve à être pour son ami, un ami « préféré »; ils forment en quelque sorte un « couple », ce que bien des enfants n'ont pas la chance de vivre.
Très souvent, ce genre d'amitié se développe entre deux enfants qui ont des affinités particulières; ils peuvent aimer les mêmes jeux, les mêmes émissions de télévision ou avoir des habiletés semblables. Avoir un « meilleur ami » permet ainsi à l'enfant de vivre une forme de réciprocité qui est source de plaisir et de sécurité (ex. : l'un et l'autre se partagent leurs jouets, l'un apprécie les propositions de jeu de l'autre, l'un ne va pas sans l'autre à une sortie). Dans un tel contexte de réciprocité, la relation devient bien souvent très stable car elle répond particulièrement aux besoins des deux enfants. Cette relation d'amitié exclusive s'inscrit dans la vie de l'enfant et devient, par sa stabilité, une source de sécurité importante pour lui.
Certains événements peuvent toutefois venir perturber ces relations. Que ce soit l'entrée à la garderie ou à l'école de l'un des enfants, un déménagement, une situation de divorce qui entraîne la garde partagée, des vacances ou l'arrivée d'un nouvel ami, l'enfant est confronté à une perte. Tout comme pour l'adulte qui vit une situation semblable, l'enfant ressent une grande tristesse parce qu'il perd les gestes concrets d'affection de son ami et se trouve privé des plaisirs qu'il partageait avec lui. Contrairement aux adultes, toutefois, l'enfant peut se croire responsable de la situation (ex. : « j'ai fait quelque chose qui a fâché mon ami ») ou croire qu'il a été délaissé parce qu'il est moins aimé. Tristesse et culpabilité sont alors ressenties par l'enfant qui, sans explications adéquates, risque bien de ne pas pouvoir s'adapter.
Cette situation confronte également l'enfant à un changement important dans ses habitudes de jeu, ce qui peut l'insécuriser. Pour les jeunes enfants, il n'est pas facile d'accepter les changements. D'emblée, ils ont l'impression à cet âge que, parce que c'est différent, ce n'est plus aussi amusant; ils préfèrent la constance et la régularité qui leur permettent d'anticiper les événements et de se sentir en sécurité.
À ces malaises peuvent s'ajouter des inquiétudes; l'enfant peut, par exemple, avoir peur de perdre définitivement son ami ou craindre que celui-ci perde tout intérêt à jouer avec lui. Aux prises avec de telles émotions, l'enfant peut alors pleurer, se fâcher pour rien, se montrer apathique ou devenir agressif. Le parent a donc un rôle important à jouer pour aider l'enfant à comprendre ce qui lui arrive et le rassurer à propos de sa relation d'amitié avec son ami.
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Réalité des enfants
Conseils aux parents
Comment pouvez-vous aider votre enfant à s'adapter à un changement dans ses relations d'amitié ?
- Assurez-vous que votre enfant comprend bien les motifs du changement.
Votre enfant a perdu son meilleur ami parce qu'il a déménagé ? Assurez-vous qu'il comprend bien que son ami ne joue plus avec lui parce qu'il a changé de ville et non parce qu'il ne veut plus jouer avec lui. - Reconnaissez la tristesse que ressent votre enfant.
Pour pouvoir s'adapter à un changement dans ses relations d'amitié, votre enfant a d'abord besoin que vous reconnaissiez la peine qu'il vit face à la perte. Vous pouvez aussi aider votre enfant à diminuer l'intensité de la perte en l'aidant à recréer certains jeux qu'il faisait avec l'ami qu'il vient de perdre (ex. : lui permettre de faire des « cabanes » avec les coussins du salon comme il le faisait chez son ami). - Tentez de comprendre ce qui insécurise votre enfant.
Même si les changements que vit votre enfant vous semblent anodins, reconnaissez que pour ce dernier il peut être insécurisant de devoir s'adapter à une nouvelle réalité. Tentez de voir avec lui ce qui l'agace dans le changement qu'il vit. Par exemple, votre enfant peut être dérangé par le fait qu'un nouvel enfant vienne d'arriver dans le voisinage et qu'il ne soit maintenant plus seul avec son meilleur ami. Vous pouvez alors tenter de voir s'il a peur que ce soit moins amusant de jouer à trois plutôt qu'à deux comme avant, s'il redoute que son ami le laisse tomber pour s'amuser avec le nouvel ami ou si c'est simplement le changement d'habitude qui le déstabilise (ex. : son ami venait toujours le chercher à la maison après le repas mais maintenant il ne vient plus puisqu'il s'amuse à l'extérieur avec le nouvel ami.) Reconnaissez ses sentiments en lui disant que vous comprenez que ces changements ne sont pas faciles pour lui et tentez de voir avec lui comment il peut s'y adapter. - Aidez votre enfant à mieux s'adapter à la situation en trouvant des solutions.
Votre enfant a besoin de vivre les changements pour se rendre compte qu'il arrive à s'y habituer. Aidez-le dans ces moments d'adaptation en l'encourageant et en l'accompagnant lorsqu'il en a besoin. Par exemple, encouragez-le à aller rejoindre ses amis en le rassurant sur le fait qu'ils voudront certainement jouer avec lui. Ou encore, aidez-le à trouver des activités qui remplaceront celles qui ont été perturbées par le changement (ex. : son meilleur ami est à l'école, il ne peut pas jouer aussi souvent avec lui, que peut-il faire pour remplacer les moments où ils jouaient ensemble ?). Vous pourriez aussi favoriser les contacts avec l'ami qui a changé de ville, soit en lui envoyant des dessins et un petit mot ou en allant lui rendre visite de temps en temps. - Aidez votre enfant à intégrer les changements comme une expérience enrichissante.
Une fois que votre enfant a réussi à mieux s'adapter à la nouvelle situation, aidez-le à voir les côtés positifs que le changement lui a apportés (il s'est fait de nouveaux amis, il a expérimenté de nouveaux jeux, il sait maintenant quoi faire pour s'amuser lorsqu'il est seul, etc.). Tout en reconnaissant les pertes qu'il a vécues, voyez avec lui les avantages qu'il perçoit dans ce changement. Vous pourrez ensuite réutiliser cette expérience comme exemple à lui donner lors d'un autre moment où il aura à s'adapter à un changement. - Soyez patient.
Certains enfants sont plus sensibles que d'autres et s'adaptent plus lentement aux changements. Il ne sert à rien de vous impatienter. Tout en respectant son rythme, continuez d'aider votre enfant dans son processus d'adaptation en reconnaissant ses sentiments et en l'encourageant à aller de l'avant.
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