Cornemuse | Avoir un animal de compagnie

Pourquoi les jeunes enfants désirent-ils autant adopter un animal de compagnie ?

Un petit chiot ou un chaton, c'est tout aussi attendrissant pour un jeune enfant que pour un adulte. En contact avec un si petit animal, l'enfant se sent touché, invité à en prendre soin car il s'agit d'un bébé, d'un tout petit animal vulnérable et nécessitant des soins. L'enfant le trouve mignon et il peut facilement croire que l'animal s'intéresse à lui, souhaite être avec lui puisqu'il le regarde, s'approche, vient le toucher ou le sentir. L'enfant se sent aimé, désiré et son désir d'aimer en retour est éveillé.

À moins que l'enfant ait eu une expérience négative avec un animal (ex. : s'être fait mordre), il risque alors de se faire une image très idyllique de ce qu'il peut vivre avec son animal. Les films ou les émissions de télévision qu'il a vus et dans lesquels les animaux sont des héros qui parlent et font des folies viennent renforcer cette image idéalisée. Mais de cette image à la réalité, il y a bien souvent des déceptions pour l'enfant qui réalise qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut avec son animal et que celui-ci peut parfois avoir des comportements désagréables (ex. : briser des objets, grogner pour rien, venir l'éveiller un peu trop tôt le matin).

À 4 ou 5 ans, l'enfant peut idéaliser tout autant sa capacité de prendre soin de l'animal. Il peut imaginer qu'il sera facile de prendre soin de l'animal et promettre de le faire, mais c'est seulement une fois dans l'action qu'il réalise les véritables implications de son engagement. À cet âge, il est capable de nourrir son animal, aider au nettoyage de la cage et brosser son animal. Il le fera même de façon très assidue... au début. Pris par l'enthousiasme de la nouveauté, il sera très attentif à son animal mais il pourra rarement maintenir une certaine régularité. Lorsque l'animal n'est plus une nouveauté et qu'il n'occupe plus son centre d'intérêt, l'enfant se met souvent à le délaisser et même à oublier de s'en occuper. Il peut alors se faire reprocher par ses parents de ne pas tenir ses promesses et être obligé d'exécuter les tâches sans en éprouver de plaisir. Le rêve de départ se transforme alors en une contrainte.

Les règles sont également difficiles à respecter pour le jeune enfant, tout particulièrement celles concernant la manipulation de l'animal. Même si on le met en garde en lui parlant des réactions négatives qu'un animal peut avoir si on le touche au mauvais moment (lorsqu'il mange) ou d'une mauvaise façon (en lui tirant la queue ou en le prenant par le cou), il risque bien d'oublier. Il peut même ne pas y croire car, à cet âge, l'enfant a tendance à surestimer ses capacités. Ce n'est que lorsqu'il est confronté aux conséquences de ses gestes qu'il réalise l'importance de suivre les règles (ex. : lorsqu'il se fait blesser ou lorsque que l'animal s'échappe). Bien des enfants se font alors chicaner (ex. : « non, ne prends pas le chat comme ça », « je t'avais dit de ne pas ouvrir la porte car il pourrait sortir »). D'autres, moins chanceux, se font blesser par l'animal (ex. : se faire griffer ou mordre).

Pour que l'enfant profite de la présence d'un animal de compagnie, il a besoin que son parent le prépare adéquatement et qu'il le supporte tout au long de l'expérience. Grâce à cet accompagnement, avoir un animal de compagnie peut devenir une source intéressante d'apprentissage pour l'enfant et peut procurer à l'enfant une présence affective fort agréable.

À la demande de votre fille Maude et de votre fils Jérémy, vous vous rendez dans une animalerie pour voir les animaux. Vos deux enfants tombent littéralement en amour avec un chiot de quelques mois qu'ils vous supplient d'acheter. Vous tentez de les raisonner en leur disant que c'est beaucoup de travail mais rien n'y fait. Les deux vous promettent d'en prendre soin et restent le nez collé à la vitre de l'enclos en se demandant quel nom ils pourraient lui donner. Vous vous demandez quoi faire.

Comment pouvez-vous aider votre enfant à profiter de la présence d'un animal domestique à la maison ?

Envisagez l'achat d'un animal domestique avec réalisme.
Lorsque vous prévoyez acheter un animal domestique pour votre enfant, assurez-vous de bien évaluer votre choix. Pensez d'abord au bien-être des membres de votre famille. Votre enfant est-il allergique aux animaux ? Un membre de la famille fait-il de l'asthme? Informez-vous également des caractéristiques de l'animal que vous désirez acheter. Est-ce un animal qui mord facilement, qui demande beaucoup de soins et une certaine disponibilité de votre part ? Est-ce un animal actif, intéressant ou stimulant pour votre jeune enfant ? Prenez aussi le temps de bien évaluer les implications concrètes d'un tel achat. Est-ce que l'entretien de cet animal implique des dépenses que vous pourrez assumer facilement ? Avez-vous l'espace ou le logis qui convient à l'animal que vous voulez acheter ? Pensez à quoi ressemblera l'animal lorsqu'il aura atteint sa maturité, etc.

Établissez clairement les règles de manipulation de l'animal.
Indiquez à votre enfant les comportements à éviter et ceux à adopter quand il manipule un animal. Plusieurs animaux peuvent causer de graves blessures à l'enfant. Il est important que votre enfant connaisse les risques que comporte la manipulation d'un animal et qu'il comprenne qu'il ne peut pas le manipuler comme il manipule un jouet ou une poupée.

Soyez vigilant.
Même si votre enfant connaît bien les règles de manipulation de son animal, vous devez tout de même le superviser. Ne surestimez pas la capacité de votre enfant de respecter les règles que vous lui avez dictées.

Démontrez de la souplesse face aux responsabilités.
Ne vous attendez pas à ce que votre enfant soit constant dans les tâches et les responsabilités qu'il a promis de faire. Votre enfant a besoin que vous l'accompagniez face à ces responsabilités. Attendez-vous à devoir les lui rappeler fréquemment ou à les faire avec lui. Dites-vous que le sens des responsabilités s'acquiert avec le temps et que c'est à vous de l'accompagner dans cet apprentissage. Quand l'enfant a moins de 6 ans, il est plus réaliste de faire l'achat d'un animal de compagnie seulement si vous êtes prêt en tant que parent à en prendre soin vous-même. Si prendre soin d'un animal de compagnie ne vous dit rien ou vous apparaît comme une tâche supplémentaire s'ajoutant à votre horaire déjà chargé, il est préférable que vous attendiez que votre enfant soit plus vieux et qu'il puisse s'en occuper de manière autonome.

Ne blâmez pas votre enfant pour son inconstance.
Plutôt que de blâmer ou de réprimander votre enfant pour son inconstance face aux tâches relatives à l'entretien de son animal, sensibilisez-le aux besoins de celui-ci. Sans le faire de façon culpabilisante, expliquez-lui pourquoi il est important que son animal boive, mange, que sa cage ou sa litière soit nettoyée, etc.

Soyez sensible à l'affection que votre enfant porte à son animal.
Si vous devez vous défaire de votre animal domestique ou si celui-ci décède, ne banalisez pas les sentiments de tristesse que peut ressentir votre enfant, même s'il s'agit d'un poisson rouge. Accompagnez-le dans ces moments difficiles en reconnaissant ses sentiments et en lui expliquant ce qui arrive. Évitez de culpabiliser votre enfant en lui disant, par exemple, que son animal est mort parce qu'il ne s'en occupait pas assez bien.

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